de l'éloge de la vitesse du chemin de fer

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Louis-Napoléon Bonaparte
Louis-Napoléon Bonaparte
1849 : Angers - Paris en 8h !
Un train qui entre en gare St Laud avec "la rapidité de la foudre" !

La journée du 29 juillet 1849 marquera dans les annales de notre pays comme un de ces souvenirs qui ne s'oublient point et qui se transmettent de génération à génération , car il rappellera la visite de Louis-Napoléon et l'inauguration du chemin de fer qui relie Angers à Paris, c'est-à-dire à la fois le passage d'une grande figure historique et l'aurore d'un avenir immense autant que mystérieux. (...)

A trois heures et demie, arrive un immense convoi, avec la rapidité de la foudre. Il était rempli des invités de Paris et des villes intermédiaires, auxquels chacun s'empressait de faire l'accueil le plus cordial. L'esprit était confondu à la pensée que ces aimables hôtes étaient partis seulement le matin de Paris et avaient encore eu le temps de séjourner à Tours. Quand on songe qu'Angers appartient désormais à ce gigantesque réseau de fer qui couvre la vieille Europe, qu'en partant de notre foyer, on peut être transporté en huit heures dans la capitale de la France, en dix-huit dans celle de la Belgique, et en trente-six dans celle de la Prusse près de la frontière russe, quand on songe que l'on peut aujourd'hui transporter une armée sur les bords de la Vistule en moins de temps que sous l'Empire on se rendait à Paris, on ne peut s'empêcher de rêver aux prodiges qu'aurait ajoutés Napoléon 1er à d'autres prodiges, s'il eût pu maitriser la vapeur. (...)

A quatre heures dix minutes, une locomotive paraît, c'est l'avant-garde du convoi présidentiel. Aussitôt, tout s'émeut, s'agite. C'est le murmure des vents précurseurs de l'orage. Bientôt, une lointaine acclamation, partie des deux bords de la voie nouvelle surchargés de spectateurs, retentit joyeusement. Le canon tonne, les cloches de la ville sonnent à grandes volées, les tambours battent aux champs, les fanfares s'élèvent dans les airs. Le convoi du Président apparaît, pavoisé des couleurs nationales qui se jouent comme un arc-en-ciel dans les nuages de blanches vapeurs qui l'enveloppent.

La merveille de Fulton, rapide et obéissante comme un coursier d'Arabie, s'arrête tout à coup dans la gare (1) . Le président (2) descend de sa voiture d'honneur au milieu de vives acclamations. (...)

(1) la nouvelle gare Saint Laud inaugurée à cette occasion
(2) Il s'agit de Louis-Napoléon Bonaparte

 

extrait du "Journal de Maine-et-Loire" du 31 juillet 1849

de l'éloge de la vitesse du chemin de fer
Aujourd'hui : Angers - Paris en 90 mn ...
un lumas
un lumas
Et ...
entre temps,
l'époque de
"la petite vitesse"
avec le Petit Anjou
Y'avait d'nombreuses haltes champêt'es,
N'alliont jamais loin d'eun' seûl' traite;
S'arrêtiont mêm', sarrait lés freins
Pou l'coup à boèr', la p'tit rincette
Dés gâs du train.
 
Sa patience, al' tait sans limites,
I' f'sait aux vach's ein bout d'conduite
Quand î' s'en proum'naient sûs la voè,
Ça f'sait l'troupiau, l'train pis sa suite,
Ein fiar convoè !
 
En darniers temps il tai' à boute...
Ariont stoppé en arrièr' toute!!
Pour lésser fuir, s'gârer d'sa vâ
- Qu'on disait, coum' ça, pour s'en fout'e -
Même ein lumas.

 

extrait de mon rimiau : Le P'tit Anjou, publié dans "le Flûtiau berdassier" - édité par l'auteur

 

 

Publié dans Patois et Patrimoine

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